« Suis ta passion » est un très mauvais conseil

passion vs talent

La question que beaucoup de gens se posent lorsqu’ils vont à l’université ou obtiennent leur diplôme est « Maintenant, qu’est-ce que je vais faire ? » A cette question la plupart répondent la même chose : « Suivez votre passion ». J’ai grandi avec l’idée que suivre la mienne serait comme suivre mon destin, et que tout allait bien se passer.

UN TRÈS MAUVAIS CONSEIL

Il y a 4 éléments à prendre en considération avant de partager cette phrase erronée à vos enfants ou amis :

  • Les intérêts et les passions ne sont pas fixes
  • La passion est différente du talent
  • Une passion ne tient pas compte du marché
  • Limitez vos options et opportunités

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1- Les intérêts et les passions ne sont pas fixes

L’être humain grandit. Au cours de sa vie, il se passionnera pour diverses choses : les arts, les sports, les sciences, l’argent, les relations publiques… cela dépend de chacun. Maintenant, si nous prenons en compte les fantasmes les plus populaires tels que : chanter, peindre, jouer, être un youtubeur/influenceur. Combien de personnes réussissent réellement à le faire ? Et combien de personnes ont vraiment ce même intérêt entre 18 et 35 ans ? Au fil des ans, les gens ne continuent pas avec le même rêve. Ce qui semble être le bon chemin à 18 ans change avec les expériences de la vie. Un de nos clients a décidé d’être médecin, après avoir étudié le théâtre, car il ne savait pas comment sauver la vie d’une personne dans un accident de voiture en attendant l’ambulance. Rien n’est figé dans le temps.

2- Passion ≠ Talent

Pendant de nombreuses années, un de nos associés a joué au basket. Le rêve de presque tous ses coéquipiers était d’être professionnel et de jouer en NBA à l’âge adulte. Le problème, c’est que malgré 20 heures d’entraînement par semaine, ils n’ont jamais atteint le niveau. Certains sont des professionnels en Europe, mais ils représentent 1% (peut-être) de tous ceux qui rêvaient d’y faire carrière. Votre talent ne correspond pas forcément à votre passion.
Je suis très passionnée par la musique, le théâtre, les arts traditionnels en général. Mais je ne sais pas peindre, je ne sais pas chanter, je ne sais pas jouer d’un instrument. Mon talent est dans les relations humaines, l’analyse de projets, de situations, la lecture des gens, des chiffres et de la parole. Je n’aurais jamais cru que j’arriverais à ce que je fais maintenant si on me l’avait dit il y a 15 ans, mais je suis là. J’ai trouvé ce que je sais faire, et je l’ai pratiqué, je l’ai amélioré, et je continue de grandir sur ce chemin qui me permet d’aider beaucoup plus de gens que si j’avais suivi un chemin sans espoir comme mon associé avec le basket.

3- La passion ne tient pas compte du marché

Beaucoup de gens pensent que leur passion est le centre de l’univers. Parce qu’elle est importante pour eux, ils pensent que tout le monde pense la même chose. La réalité c’est qu’il y a encore des passionnés des technologies des années 80/90, il y a encore des passionnés du « disco » des années 70, il y a encore des passionnés de beaucoup de modes qui ont disparu. Et en disparaissant, le marché sur lequel il y avait de l’argent à gagner à cette époque a également disparu.

De même, certaines tendances sont des niches très particulières et touchent/intéressent très peu de monde. Si vous prenez l’exemple de Kodak, une entreprise qui a existé de 1888 à 2012, c’était un emporium depuis de très nombreuses années. Mais le créneau du marché s’est peu à peu restreint avec l’apparition des appareils photo numériques, la disparition des photos imprimées, etc… L’entreprise n’ayant plus l’intérêt de la population mondiale, les consommateurs se sont tournés vers une autre offre plus pratique et actuelle. Le marché a laissé Kodak mourir après plus de 120 ans d’activité.

4- Limitez vos options et opportunités

Il est arrivé la même chose à notre associé pendant de nombreuses années. Quand il était concentré sur sa carrière dans le sport, il ne voulait rien entendre de personne. Ses parents voulaient lui ouvrir les yeux sur les opportunités qui s’offraient comme travailler dans la science, l’informatique, les affaires… Il n’était jamais intéressé jusqu’à ce qu’il se casse le genou et que les médecins lui ont dit qu’il n’allait plus jamais jouer.

Cela a été une bénédiction enfin. Dès que cette porte s’est refermée, des dizaines se sont ouvertes lui laissant la possibilité de choisir quelque chose à faire et sans se limiter. Il s’est mis à étudier en parallèle l’économie, le commerce, la comptabilité et l’informatique sans savoir ce qu’il voulait faire. Et c’est lors d’un stage d’étude en entreprise qu’il a découvert un talent : aider les entreprises. Ne vous concentrez pas sur votre passion sans essayer et échouer dans d’autres fenêtres d’opportunité. Il est important de donner à chaque opportunité une chance de vraiment découvrir

  1. Ce dans quoi vous êtes bon,
  2. Ce avec quoi vous êtes à l’aise.

Puis une passion se développera avec l’expérience.

Il est important de comprendre que votre passion d’aujourd’hui ne sera pas celle de demain. Et surtout : si votre passion vous est venue de l’admiration d’une personne passionnée par une certaine activité, il ne faut pas l’imiter. Une passion se développe en soi. Elle ne se retrouve pas chez les autres. Lorsque vous suivez quelqu’un, la passion va progressivement s’estomper sans que vous puissiez la contrôler. C’est quelque chose d’unique à chaque être humain.